par Jessica MORISSET
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11 avril 2023
On parle souvent des « RPS ». 3 lettres qui en disent long. Pourtant connus sont t’ils pour autant reconnus ? Les RPS sont « les risques pour la santé mentale, physique et sociale, engendrés par les conditions d'emploi et les facteurs organisationnels et relationnels susceptibles d'interagir avec le fonctionnement mental. » Quelques chiffres intéressants : Parmi les actifs français : 54% déclarent devoir (toujours, souvent) se dépêcher 47% devoir effectuer une quantité de travail excessive 45% signalent travailler sous pression 25% déclarent devoir cacher leurs émotions, faire semblant d’être de bonne humeur (toujours, souvent) Source : Dares, DGAFP, Drees, enquête Conditions de travail (2019). Parmi les risques psychosociaux, citons quelques exemples : le stress au travail ; les violences internes à l'entreprise (faits de harcèlement moral ou sexuel, des conflits entre salariés ou entre un salarié et un supérieur hiérarchique) ; les violences externes à l'entreprise (menaces, des insultes, agressions pouvant provenir de tiers tels les clients, fournisseurs...). Quels sont les six facteurs de risques psychosociaux ? On constate que les RPS ont bien souvent des causes communes qui sont liées à un facteur lié à l'organisation du travail. Même si nous pouvons apporter quelques nuances sur l'apparition de troubles psychosociaux chez un salarié qui dépendent bien évidemment des caractéristiques individuelles telle que sa personnalité et de son environnement personnel. A ce titre, voici la liste des facteurs favorisant le développement de risques psychosociaux : 1. Charge et exigences de travail L’intensité, la complexité et certaines composantes de l’organisation du travail sont des facteurs de risques importants. Ils se manifestent notamment par une quantité de travail trop importante, des délais non réalistes, des interruptions fréquentes, des horaires excessifs, etc. Il s’agit bien sûr de la perception que l’individu a de cette charge psychique et non pas d’une réalité objectivée par une observation d’expert. 2. Exigences émotionnelles Les relations avec le public, les usagers, la clientèle revêtent une dimension émotionnelle qui peut affecter les salariés dans certains cas : contact difficile (personnes en détresse ou en difficulté, lourdeur de prise en charge…), violences verbales ou physiques, confrontation à la souffrance d’autrui (maladie, mort, précarité…), le fait de devoir cacher ses émotions ou d’afficher des émotions contraires à celles ressenties. 3. Marges de manœuvres L’autonomie désigne la possibilité pour le salarié d’être acteur de son travail et de sa vie professionnelle (choix des façons de faire, des outils, capacité à prendre des initiatives). Il ne s'agit en aucun cas de l'idée que chacun ferait comme il l'entend ou le souhaite. Cette définition n’est donc pas en opposition avec la nécessité préalable de la définition du cadre de l'action de chacun et de l'interdépendance des acteurs, bien au contraire. Le manque de marges de manœuvre peut se traduire par une faible autonomie dans le travail, un manque de prévisibilité du travail (possibilité d’anticiper), une sous-utilisation des compétences, un manque de participation aux prises de décision. Le manque d’autonomie est d’autant plus nocif que la charge de travail est importante. 4. Conflits de valeurs Ils renvoient à un état de mal-être ressenti par le professionnel quand ce qu’on lui demande de faire vient en opposition avec ses normes professionnelles, sociales et/ou subjectives, compte tenu de la nature du travail à réaliser, ou encore du temps et des moyens dont-il dispose. 5. Rapport sociaux et soutien collectif La qualité des relations au sein de la structure, entre collègues et entre hiérarchie et salariés peut être mise à mal du fait : d’un manque de clarté des objectifs et des tâches à accomplir, la présence d’injonctions contradictoires, un faible soutien collectif et/ou de la hiérarchie, un manque de communication en interne, la présence de violence en interne, un manque de reconnaissance des efforts déployés. 6. Insécurité socio-économique L’insécurité de la situation de travail et de l’emploi est un facteur de risque pour la santé des salariés dans la mesure où elle réduit le sentiment de maîtrise de la situation. Elle comprend la peur de perdre son emploi, d’avoir des retards dans le versement des salaires, contrats précaires, les incertitudes sur l’avenir de son métier, peur de devoir changer de qualification ou de métier.... Plusieurs de ces facteurs peuvent être donc à l'origine d'un RPS. Quelle est donc la raison pour laquelle il est important de traiter les RPS au travail ? Ils ne doivent pas être pris à la légère car ils ont des conséquences néfastes sur la santé et la sécurité des salariés. De ce fait un salarié impacté par ces facteurs impactera de manière négative sur votre entreprise et son fonctionnement. Il existe plusieurs indicateurs que nous analysons pour la cotation de la gravité des RPS : - Absentéisme: Arrêts de courte durée et de longues durées. La prévention des risques psychosociaux en entreprise est indispensable pour réduire l'absentéiste au sein de votre structure. - Temps de travail: dépassement, jours de congé non pris, pas de journées dédiées à la formation - Organisation du travail : surcharge de travail, pression temporelle, aménagements de postes sur demande du salarié… - Mouvements du personnel: Demandes de mutations, changements de postes, turnover au sein de votre entreprise - Relations de travail : absence de réunions d’équipe, incivilités, actes de violence internes et externes, harcèlement, sanctions disciplinaires, nombre de plaintes ou réclamations - Accidents du travail : Nombre, maladies professionnelles - Signaux d’alerte : fatigue, changements d’humeurs, troubles du comportement, isolement, difficultés de concentration, baisse de l’efficacité, signalements par le médecin du travail, risque d’inaptitude, dépressions, maladies psychosomatiques. L’impact est non équivoque : avoir de graves effets sur la santé physique et mentale des salariés. Chez certains salariés, les RPS peuvent conduire au burn-out, voir même au suicide. On notera davantage d'arrêts maladie et à une hausse de l'absentéisme mais également, indirectement, au turn-over au sein de l'entreprise. Les absences présentent donc un cout direct (recrutement) et indirect pour l’entreprise (intégration, formation, répercussion sur les équipes sur charge de travail et stress.. ) C’est donc l’effet boule de neige Vous l’aurez deviné prendre en considération les RPS permet donc de réduire les coûts pour votre entreprise. Pour aller plus loin dans l’etude des couts il est bon de prendre en consideration le cout d’un arret, la maladie professionnelle. Lorsque l'exposition au RPS conduit au décès du salarié (suicide...), celui-ci pourra être reconnu comme ayant une origine professionnelle et qualifié d'accident du travail. La reconnaissance d'une maladie ou d'un accident comme état d'origine professionnelle a nécessairement un coût pour votre entreprise : la prise en charge du salarié en arrêt de travail : versement d'indemnités complémentaires, sans délai de carence ; impact sur le taux de cotisation AT-MP qui s'applique à votre entreprise : celui-ci pourra être réévalué à la hausse. Dans certains cas, la responsabilité de l'employeur peut également être engagée et la faute inexcusable pourra être retenue. Tous ces risques doivent être mentionnés au sein de votre document unique. Il permet en outre de montreeer les actions mises een place concernat la sécurité de vos salariés. Oui Des rps traitées permet de gagner en bien etre. Des salariés qui se sentent bien au travail présentent moins de risques d'être absents. On les fidélise et on les motiv. Les conditions de travail ont un fort impact sur la santé de vos salariés ne les negligez aps. Les RPS peuvent écorner votre marque employeur Une marque employeur, votre e-reputation met des année a se constituer. Véritable outil d’attractivité en matière de recrutement et de fidélisation de vos salariés. A l'heure où les candidats ne regarde plus seulement le salaire ou autres avantages proposés, la marque employeur est aussi un outil de recrutement. Soigner sa marque employeur permet de démontrer un climat social sain au sein de votre entreprise. Exit les commentaires négatifs ou les non recommandations sur les plateformes en ligne. Cela passe nécessairement par la prévention des risques psychosociaux au travail. Démontrer la volonté de s'engager dans une démarche RSE Vos actions en matière de RSE ont une réelle importance auprès des collaborateurs en poste et des candidats à l'embauche. Aujourd'hui, ils sont nombreux à être attentifs aux engagements pris par une entreprise en matière d'environnement mais aussi sur le plan humain, notamment en termes de préservation de l'emploi, de pénibilité au travail, d'hygiène et de sécurité des travailleurs, et plus particulièrement, en matière de risques psychosociaux. Comment identifier les risques psychosociaux ? Pour pouvoir prévenir les RPS en entreprise, il est indispensable de pouvoir les identifier. Pour cela, différents leviers sont à votre disposition. Les retours (ou feed back) via des questionnaires Les questionnaires ouenquêtes à destination des salariés, basé sur le volontariat pour qu’ils puissent se livrer davantage en totale transparence, permettent d’etablir une collecte de données en relation avec votre climat social. Véritable diagnostic pouvant ainsi reveler les caracteritiques RPS de votre société. Échanger régulièrement avec les managers et les représentants du personnel Ceux-ci ont généralement connaissance des situations opérationnelles qui peuvent conduire à l'exposition des salariés à des risques psychosociaux. Ils sont aussi généralement en mesure de constater le mal-être des collaborateurs, notamment lors des divers échanges qu'ils peuvent avoir avec leurs collaborateurs (point management, suivi d'objectifs...). Pour identifier les RPS au sein d'une structure, il est également indispensable de favoriser le dialogue social avec les représentants du personnel présents dans l’entreprise. Le comité social et économique (CSE) a lui aussi la possibilité de mener des enquêtes pour établir l'existence de RPS dans l’entreprise. Une fois que les résultats de l'enquête auront été analysés par le CSE, il peut être judicieux de vous associer au celui-ci pour prendre connaissance des indicateurs qui ressortent de cette enquête. Comment mettre en place une démarche de prévention des risques psychosociaux dans l'entreprise ? Comment prévenir les RPS en entreprises ? En tant qu'employeur, il vous incombe une obligation générale de sécurité (1). Vous devez prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. Ces mesures comprennent : des actions de prévention des risques professionnels; des actions d'information et de formation ; la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés Evaluer précisément les risques professionnels au sein de l’entreprise Une fois que vous aurez identifiés les RPS auxquels sont exposés vos salariés, il est indispensable de mettre en place une démarche de prévention des risques professionnels dans votre entreprise. Il s'agira alors d'évaluer plus précisément les risques psychosociaux auxquels sont exposés les salariés dans le but de mettre en place un plan d’action. L'objectif sera ainsi de repérer les facteurs à l'origine de ces RPS, leur importance mais également d'identifier les groupes de salariés les plus à risque. Si l'employeur a un rôle majeur dans le processus d'évaluation des risques professionnels, les acteurs suivants doivent aussi être associer à l'évaluation : le CSE et la commission santé, sécurité et conditions de travail (CSSCT), le cas échéant ; le service de prévention et de santé au travail (médecine du travail) auquel l'employeur adhère. Le document unique d’évaluation des risques professionnels Ce document est une mine d’or ! Il permet en outre de recenser les risques sur les unités de travail, d’évaluer la criticité et de mettre en place un plan d’action en corrélation. Mais il doit aussi mentionner les facteurs de pénibilité ainsi que le traitement des RPS avec son plan d’actions. Vous devrez donc retranscrire l’évaluation des risques professionnels dans le document unique d'évaluation des risques professionnels (DUERP) qui devra être mis à jour régulièrement, notamment à chaque fois qu'un nouveau RPS apparaît dans l'entreprise, un poste crée. Quelques actions vsant à réduire ou supprimer les risques psychosociaux dans l’entreprise En fonction du secteur d'activité de l'entreprise, de sa taille et du budget qu'elle est prête à investir dans la prévention des RPS : transformation de l'organisation du travail, des méthodes et du fonctionnement tout en prenant en compte l'impact sur l'humain ; mise en place de formations telle qu'une formation à la gestion du stress, mieux se connaitre pour mieux communiquer et d'ateliers de sensibilisation des salariés aux RPS ; mise en place de cellules d'écoute ou d'un accompagnement psychologique en collaboration avec la médecin du travail. Référence : (1) Article L. 4121-1 du Code du travail